Maria Theodora / Livre d’artiste
Paru en 2005

Editions au Figuré et FRAC Haute-Normandie, 2005, avec le soutien du Centre Culturel Français Jakarta, du Goethe-Institut Jakarta et de la banque Neuflize.

256 pages, 121 photos, textes,
graphisme Johannes Bergerhausen, Cologne,
traduction en indonésien Florent Stoffer, Paris,
suivi éditorial Elisabeth Milon,
impression Heinz W. Holler, Karlsruhe.

Ce livre retrace la vie de Maria Theodora, l’arrière-arrière-grand-mère, mi-allemande, mi-indonésienne, de l’artiste, née en 1845 à Palembang, Sumatra, et morte en 1913 à Weimar, Allemagne. Ce livre est le fruit de plusieurs séjours en Indonésie, de 1995 à 1997, dans le cadre du programme « Villa Médicis hors-les-murs » de l’AFAA (Institut Français) - Ministère des Affaires Etrangères.
Maria Theodora est un livre d’artiste composant le volet principal d’une œuvre multiple développée à partir du personnage de Maria Theodora.
Ce livre rassemble cent vingt photographies, cent vingt portraits de femmes tentant d’incarner le temps d’une pose la figure de Maria Theodora, telle qu’elle apparait sur une photographie retrouvée par l’artiste dans ses archives familiales. Datée des environs des années 1860 cette photographie jaunie montre une jeune femme de seize ou dix-sept ans : l’arrière-arrière grand-mère de l’artiste. D’autres objets et documents nous sont parvenus d’elle. De sa mère indonésienne Djinio, il ne reste rien, seulement un nom, et des souvenirs sur le visage de sa fille. L’histoire de ces femmes est à la fois tragique et énigmatique.
Dans le cadre du programme « Villa Médicis hors-les-murs » de l’AFAA, Jakob Gautel est parti en Indonésie pour retrouver traces de ces existences lointaines et fantasmatiques. Il en a rapporté un journal, document parfois violent sur la situation difficile d’un pays et retraçant l’état d’agitation qui anime son enquête. C’est l’enquête même qui fait exister Djinio, évanouie de toute archive. Djinio ne peut exister que dans ses mots, dans ceux du journal de sa fille aussi, qui relate les moments de sa séparation d’avec sa mère, et ces cent vingt autres femmes, indonésiennes et européennes, que Jakob Gautel a photographiées dans la même pose, le même vêtement, le même décor que Maria Theodora. Tout dans ce livre, textes et images, l’appelle mais c’est en creux qu’elle s’inscrit.

Elisabeth Milon 2005

→  Johannes Bergerhausen


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